Outre l’explosion des prix du carburant, les professionnels du transport doivent faire face à un autre phénomène : le vol de carburant. Le contexte économique, d’ores et déjà complexe, représente actuellement un handicap majeur pour ce secteur selon l’avis de Vir Transport. Les représentants du transport routier ont ainsi récemment exprimé leurs inquiétudes, leur mécontentement mais aussi leur volonté de voir le gouvernement s’engager au travers de mesures fortes.
La croissance des vols de carburant liée à celle du prix des carburants
Si les vols de carburant ont existé tout au long de l’histoire du transport, ils se sont toutefois fortement intensifiés depuis la flambée des prix du carburant. Malgré une vigilance accrue, les professionnels du secteur restent une cible, comme en témoigne un directeur général d’une entreprise de transport qui s’est fait voler pas moins de 5 000 litres de gasoil au cours du mois de janvier !
Les conséquences sont lourdes : l’homme d’affaire estime que le préjudice subi représentait sur toute l’année 2021 près de 8 200 euros. Ce montant est de 5 600 euros uniquement pour le mois de janvier 2022…
Les plaintes se multiplient auprès des commissariats et des gendarmeries pour dénoncer des vols de carburants dans les camions mais aussi dans les réservoirs d’engins de chantier.
Les attentes des professionnels du transport pour faire face à la situation
Les forces de l’ordre effectuent aujourd’hui une large sensibilisation auprès des entreprises afin de les inciter à renforcer leur parc grâce, notamment, à de la vidéosurveillance ou encore en leur conseillant de stationner leurs véhicules dans des zones éclairées.
Le champ d’action des policiers et des gendarmes est malheureusement assez restreint du fait de l’étendue qui ne leur permet pas de mettre en place des actions spécifiques.
Un discours difficilement entendable par les professionnels du transport, comme le souligne Anthony Rouxel de la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR). « Ces vols sont des pertes sèches. Cela aggrave les difficultés financières notamment des petites structures ». Les entreprises sont en effet aujourd’hui confrontées à une augmentation globale de leurs charges, comme le prix des pneus, des assurances sans oublier la hausse conséquente du carburant qui atteint des records. « Tout augmente en même temps. En outre l’activité reste molle à cause de la crise sanitaire, des élections présidentielles qui retardent les prises de décisions, mais aussi de la guerre en Ukraine ».
Pour faire face à cette situation inédite qui met en péril l’activité des professionnels du transport, les organisations professionnelles du transport (FNTV, FNTR, TRF et OTRE) attendent aujourd’hui un accompagnement du gouvernement avec des mesures fortes pour aider les entreprises. Elles ont pour cela adressé au Premier Ministre une lettre ouverte pour dénoncer la situation. Un plan de résilience doit d’ailleurs être proposé prochainement.
En l’absence de mesures mises en place par le gouvernement, les organisations professionnelles ont déclaré ne pas exclure des actions revendicatives. Leur parole doit en effet être entendue de manière urgente.
